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Journal du Jour 15
18 mai 2015

Le prix du carbone

GDF Suez a procédé en mai 2014 à l’émission de la plus importante obligation verte jamais réalisée par un acteur privé, à hauteur de 2,5 milliards d’euros, pour financer notamment de l’éolien, de l’hydroélectricité et de l’efficacité énergétique (photo: Gérard Mestrallet en 2012). En décembre, Paris accueillera la 21e conférence sur le climat. Ce sont 196 Etats qui devront décider d’engagements de long terme pour faire face au changement climatique. Si nous ne faisons rien, c’est aussi une facture que nous léguerons à nos enfants, aux générations futures : le coût du changement climatique est estimé jusqu’à 450 milliards d’euros par an en 2050, selon l’ONU. Au-delà d’un accord diplomatique, la Conférence de Paris (COP 21) doit être aussi l’occasion de proposer des solutions audacieuses et durables pour lutter contre le changement climatique, un cadre clair et stable, capable d’orienter les choix stratégiques d’investissement des acteurs privés. C’est un enjeu essentiel. Ne nous contentons pas d’être des observateurs concernés. Ayons-en bien conscience : le secteur privé représente plus de 70 % des investissements mondiaux de prévention et de limitation du changement climatique. Par leurs moyens financiers, technologiques et humains, les entreprises, notamment, peuvent et doivent s’engager pleinement. C’est d’autant plus essentiel pour le secteur de l’énergie : 60 % des émissions de gaz à effet de serre sont liées à l’énergie, dont la consommation devrait tripler d’ici à 2040. La transition énergétique qui bouleverse notre secteur doit être une transition « bas carbone ». Un groupe comme GDF Suez s’y est engagé : en 2015, nous allons atteindre notre objectif d’augmenter de moitié la part d’énergies renouvelables dans nos capacités de production électrique, avec l’objectif de doubler cette part à l’horizon 2025 en Europe. Nous avons l’ambition de réduire de 10 % nos émissions spécifiques de CO2 d’ici à 2020 et d’accroître de 40 % entre 2013 et 2018 la part de notre chiffre d’affaires issu des activités d’efficacité énergétique. Mais il faut pour cela un cadre clair et stable. En effet, malgré son rôle essentiel dans l’atteinte des objectifs internationaux, l’initiative privée se déploie aujourd’hui dans un environnement politique et réglementaire très inégal selon les régions du monde. C’est d’abord à l’échelle mondiale qu’il faut rechercher de la cohérence et donner des atouts maîtres aux investissements verts. A cet égard, la COP 21 fournit une fenêtre d’opportunité exceptionnelle. Les entreprises ont besoin de visibilité et d’un accord cohérent de long terme pour définir leurs priorités. Mais il leur faut également des signaux de prix clairs pour orienter leur choix en faveur des solutions bas carbone. Ce signal, c’est une généralisation des prix du carbone, c’est-à-dire du prix à payer pour couvrir l’impact sur l’environnement des émissions de gaz à effet de serre. Payer un prix pour le carbone, c’est, dans les choix d’investissement, faire peser la balance du côté des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de la recherche et développement « verte ». Ce signal est d’autant plus nécessaire que les effets conjugués de la baisse du cours des énergies fossiles et de la révolution du gaz de schiste orientent aujourd’hui les préférences vers les ressources fossiles, abondantes et compétitives, au risque de compromettre les engagements internationaux de réduction des gaz à effet de serre. Nous voyons ainsi aujourd’hui le charbon remplacer le gaz et d’autres énergies faiblement carbonées dans le « mix » énergétique européen. Ces mécanismes de prix du carbone ne doivent pas être considérés comme un frein pour l’économie mondiale. Bien au contraire, ils seront un accélérateur de croissance, en créant de la confiance, en stimulant l’investissement et l’innovation, tout en installant les conditions d’une concurrence équitable. De nombreuses entreprises incorporent déjà un prix du carbone dans leurs plans d’investissement et se fixent des objectifs de réduction de leur intensité énergétique. Une part croissante des actifs détenus par les investisseurs institutionnels souscrivent à des principes environnementaux. GDF Suez a ainsi procédé en mai 2014 à l’émission de la plus importante obligation verte jamais réalisée par un acteur privé, à hauteur de 2,5 milliards d’euros, pour financer notamment de l’éolien, de l’hydroélectricité et de l’efficacité énergétique.

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