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Journal du Jour 15
28 mars 2018

Les principes clés de l'écologie dans le secteur du livre

Les principes clés d’une bonne prise en compte de l’écologie dans le secteur du livre ne sont pas très différents des autres produits. Cela repose sur cinq principes : 1. La maîtrise des gaspillages ; 2. Le bon usage des ressources naturelles ; 3. La promotion de l’économie circulaire du livre ; 4. La meilleure répartition des coûts, investissements et bénéfices ; 5. La prévention des risques par une vigilance raisonnée. 1. La maitrise des gaspillages Il semble que le monde de l’édition se soit lancé dans une surproduction de titres à la durée de vie de plus en plus aléatoire. Les grands groupes s’opposent moins par la qualité de leur activité éditoriale que par celle de leur service marketing. Cela aurait pour conséquence de conduire à pilonner parfois 80% de certains titres d’une rentrée littéraire, et en moyenne 25% de la production annuelle (BASIC, 2017). Ce n’est bien sûr pas une voie durable, ni du point de vue écologique (surproduction entretenue, même si de nos jours le pilon est recyclé en carton), ni du point de vue d’une biblio-diversité culturellement vertueuse. Des solutions techniques nouvelles sont sources d’espoir, notamment l’impression à la demande si elle est utilisée à bon escient. Les promoteurs de cette solution documente et revendique toutefois encore peu ses avantages environnementaux. 2. Le bon usage des ressources naturelles Le papier est bien sûr un matériau noble et écologique lorsqu’il est produit de façon durable, de la forêt à la feuille. Les entreprises les plus performantes (écologiquement comme économiquement) sont intégrées dans le domaine : elle transforme en pâte à papier et en papier un bois exploité localement (rayon de 400 km). Toutefois, le marché mondial du papier, et surtout de la pâte à papier, est également très ramifié et les importations de pâte à papier de provenance lointaine sont fréquentes sur le marché européen du papier (en provenance du Brésil principalement). En Europe comme au Brésil, il est nécessaire de s’intéresser aux garanties de légalité et environnementales des entreprises exploitant le bois, des usines de transformation etc. 3. La promotion de l’économie circulaire dans le secteur du livre Le principe de la circularité en économie s’inspire de l’écosystème forestier. Dans une forêt, « rien ne se créé, rien ne se perd, tout se transforme ». Ce vieil arbre de la forêt naturelle va mourir, être recyclé en humus, être réutilisé par les jeunes arbres de sa descendance qui tapissaient le sous-bois et ainsi va la vie d’une forêt, à la cadence des siècles. Extrapolée à l’économie, cette circularité est déjà bien à l’œuvre dans la filière papier-carton européenne (Bardy, 2014). Les papiers usagés, loin d’être un déchet gênant, sont une ressource pré- cieuse. Bien triés, par qualité, ils peuvent donner naissance à des papiers de grande qualité pouvant faire des livres de qualité. Recycler plus c’est bien ; bien trier c’est mieux ; plus et mieux utiliser le papier recyclé c’est indispensable à rendre vraiment vertueuse la boucle circulaire. Aujourd’hui, dans l’édition française, certains livres peuvent être recyclés davantage, notamment par une meilleure pédagogie concernant leurs secondes vies possibles et des consignes de tri figurant sur le livre lui-même. 4. La meilleure répartition des coûts, investissements et bénéfices Chercher à réduire constamment les coûts de certains postes présente des limites. Cela pénalise généralement les producteurs de matières premières ou intermédiaires, que l’on accuse très vite de pratiques non durables alors que c’est la solidarité de la chaîne, de l’aval vers l’amont, qui est devenue inéquitable. Le livre en papier recyclé est de qualité et est économiquement important pour l’industrie du papier recyclé français. La production de papier fibres vierges par une gestion forestière de qualité certifiée, y compris en France, est possible et rentable. L’usage du papier recyclé (2% du volume d’après SNE, 2017) doit gagner une part plus substantielle. Pour cela une coopération réelle entre les éditeurs et la filière française du recyclage/papier recyclé est nécessaire. L’activité papetière et d’imprimerie de livres en France sont également un enjeu en France (Bardy, 2014 ; Laude et al., 2015) et représentent des savoir-faire et des emplois.

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